Titre : | La maison de plaisance au XVIIIe siècle | Type de document : | document multimédia | Auteurs : | Vincent DROGUET, Auteur | Editeur : | Cité de l'Architecture et du Patrimoine | Année de publication : | 2007-2008 | Collection : | Les cours publics. Histoire & actualité de l'architecture num. 12 | Importance : | 1h43’42’’ | Langues : | Français | Note de contenu : | "Dans les premières décennies du XVIIIe siècle, la littérature architecturale accorde une place nouvelle au programme de la maison de plaisance. En 1737, Jacques-François Blondel publie De la distribution des maisons de plaisance tandis que Charles-Etienne Briseux fait paraître en 1743 L’art de bâtir les maisons de campagne. Sans que ces recueils puissent être considérés comme les premiers traités consacrés à la construction à la campagne, ils témoignent d’une demande et d’un engouement manifeste de la part de l’aristocratie et de la bourgeoisie de finance pour un type d’habitation qui se démarque clairement de la tradition du château français, telle qu’elle s’était constituée depuis la Renaissance. Dans les faits, ces publications sont largement précédées par la construction de maisons de campagne, situées le plus souvent à la périphérie des grandes villes, dont le plan massé et la relative simplicité des élévations constituent les caractères dominants. Des exemples précoces de ce type d’habitat peuvent être repérés non seulement autour de Paris, mais également dans les environs de cités économiquement dynamiques comme Saint-Malo, Bordeaux ou Montpellier. La faveur dont jouit ce parti architectural dans la société française paraît d’ailleurs correspondre parfaitement à un mode de vie nouveau privilégiant le confort et l’intimité, perceptible également dans la construction urbaine. La maison de plaisance, au moins jusqu’aux années 1760-70, semble même avoir supplanté le château dont l’image est pourtant si vivante dans l’imaginaire collectif. En réalité, sous ce terme de "maison de plaisance" viennent se ranger des types de constructions très différents allant de la "folie" située dans les faubourgs de Paris ou d’une grande ville du royaume, à des bâtiments dont l’ampleur et la mise en scène rappellent bien des traits distinctifs du château. A partir des dernières années du règne de Louis XV, la vague de palladianisme qui touche l’architecture française, à travers l’œuvre d’architectes comme Claude-Nicolas Ledoux ou François-Joseph Bélanger, contribuera encore à rendre un peu plus complexe toute tentative de classification des habitations aristocratiques ou bourgeoises, en imposant le parti du pavillon isolé à la construction urbaine. On peut voir dans cette période de la fin du XVIIIe siècle le triomphe de la maison de plaisance mais aussi la perte de sa spécificité réelle et de sa place originale dans le paysage de l’architecture française." |
La maison de plaisance au XVIIIe siècle [document multimédia] / Vincent DROGUET, Auteur . - France : Cité de l'Architecture et du Patrimoine, 2007-2008 . - 1h43’42’’. - ( Les cours publics. Histoire & actualité de l'architecture; 12) . Langues : Français Note de contenu : | "Dans les premières décennies du XVIIIe siècle, la littérature architecturale accorde une place nouvelle au programme de la maison de plaisance. En 1737, Jacques-François Blondel publie De la distribution des maisons de plaisance tandis que Charles-Etienne Briseux fait paraître en 1743 L’art de bâtir les maisons de campagne. Sans que ces recueils puissent être considérés comme les premiers traités consacrés à la construction à la campagne, ils témoignent d’une demande et d’un engouement manifeste de la part de l’aristocratie et de la bourgeoisie de finance pour un type d’habitation qui se démarque clairement de la tradition du château français, telle qu’elle s’était constituée depuis la Renaissance. Dans les faits, ces publications sont largement précédées par la construction de maisons de campagne, situées le plus souvent à la périphérie des grandes villes, dont le plan massé et la relative simplicité des élévations constituent les caractères dominants. Des exemples précoces de ce type d’habitat peuvent être repérés non seulement autour de Paris, mais également dans les environs de cités économiquement dynamiques comme Saint-Malo, Bordeaux ou Montpellier. La faveur dont jouit ce parti architectural dans la société française paraît d’ailleurs correspondre parfaitement à un mode de vie nouveau privilégiant le confort et l’intimité, perceptible également dans la construction urbaine. La maison de plaisance, au moins jusqu’aux années 1760-70, semble même avoir supplanté le château dont l’image est pourtant si vivante dans l’imaginaire collectif. En réalité, sous ce terme de "maison de plaisance" viennent se ranger des types de constructions très différents allant de la "folie" située dans les faubourgs de Paris ou d’une grande ville du royaume, à des bâtiments dont l’ampleur et la mise en scène rappellent bien des traits distinctifs du château. A partir des dernières années du règne de Louis XV, la vague de palladianisme qui touche l’architecture française, à travers l’œuvre d’architectes comme Claude-Nicolas Ledoux ou François-Joseph Bélanger, contribuera encore à rendre un peu plus complexe toute tentative de classification des habitations aristocratiques ou bourgeoises, en imposant le parti du pavillon isolé à la construction urbaine. On peut voir dans cette période de la fin du XVIIIe siècle le triomphe de la maison de plaisance mais aussi la perte de sa spécificité réelle et de sa place originale dans le paysage de l’architecture française." |
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