DRA CSNE 1

Comment aider les collectivités à se projeter sur ce que pourrait amener le Canal Seine-Nord Europe pour leur territoire et leur cadre de vie ?

Voici un des sujets abordés cet été lors de la présentation de la Directive Régionale d’Aménagement du Canal Seine-Nord Europe, par les services de la Région.

DRA CSNE 2

Source : DRA CSNE, Région Hauts-de-France

Cette DRA, adoptée en octobre 2025 par les élus régionaux, fait suite à une phase de concertation et propose trois orientations d’aménagement et de développement pour les territoires traversés par le Canal :

  • Orientation 1 : "Par le fluvial, créer de nouvelles opportunités économiques ancrées dans la transition écologique"
  • Orientation 2 : "Amplifier le report modal et un développement optimisé des implantations logistiques"
  • Orientation 3 : "Faire du CSNE une ligne de vie pour les territoires et un marqueur des Hauts-de-France"

DRA CSNE 3

Source : DRA CSNE, Région Hauts-de-France

La 3ème orientation fait écho à l’action engagée depuis plus d’un an dans le Pas-de-Calais, dans le cadre d’un partenariat entre le CAUE, le Département et les Communautés de Communes Osartis-Marquion et Sud-Artois : "Avec le Canal, préparons l’avenir de nos villages" !

Le CAUE, initiateur de cette démarche, a ainsi été invité à la partager avec les partenaires présents les objectifs mais aussi les premières actions concrètes sur les territoires :

Première étape, les rencontres en communes. Ces moments privilégiés d’échanges avec les élus sont destinés à aborder les enjeux de paysage, d’habitat, de mobilités, de services, de biodiversité, de patrimoine ou encore de la mémoire des lieux et de l’appropriation du projet. 22 des 35 communes faisant partie du périmètre d’influence du canal ont ainsi été visitées.

De ces rencontres émergent des thématiques de réflexion ou de projets, pouvant faire l’objet de conseils ou d’actions précises. Ce fut notamment le cas en juin dernier, avec l’organisation d’un diagnostic en marchant autour des marais d’Écourt-Saint-Quentin, Oisy-le-Verger, Palluel, Rumaucourt et Saudemont. Cette journée fut l’occasion pour les élus, membres associatifs, techniciens et partenaires institutionnels, de requestionner les aménagements existants et de se projeter sur ce que pourraient devenir ces marais, tout proches de la future écluse d’Oisy-le-Verger, en termes d’attractivité touristique pour le territoire.

Les actions se poursuivent aujourd’hui, d’autres restent à imaginer pour faire du Canal une réelle opportunité pour les territoires qu’il traversera !

Retrouvez les informations concernant la Directive Régionale d’Aménagement du Canal Seine-Nord Europe sur le site de la Région Hauts-de-France.

 Journee equipe 2025 1

Journee equipe 2025 3     Journee equipe 2025 3

Immersion dans les coulisses de l’impressionnant Tunnel sous la Manche, l’occasion de découvrir le fonctionnement de ce site stratégique et emblématique du Pas-de-Calais. Frédéric Sudant, manager des affaires publiques France du groupe Get Link Eurotunnel, nous a présenté les futurs projets pour l’adaptation du site face aux enjeux actuels. Autrefois une zone humide de tourbes asséchées, le site avait été planté d’une forêt de pins à l’ouverture du tunnel. Celle-ci a désormais laissé place à un paysage ouvert qui redonne peu à peu vie au paysage humide originel, en éco-pâturage.

 Journee equipe 2025 4     Journee equipe 2025 5

La suite de la journée est restée dans la thématique de l’évolution des paysages, puisque Xavier Douard, chargé de mission du Site des Caps pour Eden 62 nous a emmenés au plan d’eau du Fartz, anciennes carrières de gravier remblayées avec les boues d’excavation du Tunnel sous la Manche. Cet espace naturel protégé abrite une faune et une flore exceptionnelles.

Enfin, cette journée s’est terminée en compagnie de Mélanie Calcoen, chargée de mission travaux au Conservatoire du Littoral, et Yannick Loyer, gérant des gîtes du Petit Phare, qui nous ont fait découvrir cette ancienne longère qui a fait l’objet d’une rénovation exemplaire par l’architecte du patrimoine Niclas Dünnebacke, donnant la part belle aux éco-matériaux.

Journee equipe 2025 6     Journee equipe 2025 7

Journee equipe 2025 8

Rencotres biodiversite Douai 2025 1

Les besoins de la population, en termes de mobilité, d’habitat, d’éduction ou bien de loisirs, nécessitent le développement d’infrastructures qui peuvent altérer, voire détruire une partie de la biodiversité présente sur un site.

La ville de Douai a organisé, le 8 octobre dernier, pour la 6ème édition, des Rencontres de la biodiversité, une journée d’échanges et de visites sur la thématique "Infrastructures et biodiversité".

La création de nouvelles infrastructures peut être l’occasion d’améliorer l’environnement d’un site et donc sa biodiversité.

Les exemples présentés par la ville de Douai sont particulièrement intéressants :

  • Le document d’urbanisme, ici le PLU, est un outil efficace pour faciliter la prise en compte des différentes trames (verte, bleue, brune, noire…) dans l’évolution de la ville et la planification des aménagements. Certains outils du PLU, comme les orientations d'aménagement et de programmation (OAP), les emplacements réservés (ER), la part de surface non imperméabilisée et éco-aménageable, peuvent conforter les différentes trames.
  • La requalification et la plantation de certaines rues, avec des revêtements perméables ou la plantation d’arbres de pluie, permettent aux différentes infrastructures de la ville de faciliter la gestion des eaux de ruissellement et ainsi de limiter le volume d’eau à traiter, de préserver des sols vivants et de limiter les inondations.
  • La requalification de la cour d’école Méhen en cour Oasis a permis de revaloriser le centre d’un quartier prioritaire. Les besoins des élèves et de la nature sont compatibles et permettent de créer des espaces innovants. Une large partie de l’ancienne cour a été déminéralisée au profit de matériaux perméables. Des plantations d’arbres apporteront de l’ombre pour limiter les îlots de chaleur. D’autres plantations et la confection de structures permettront de sensibiliser les élèves à la faune et la flore et leur protection. Depuis la rentrée scolaire de septembre, les enseignants ont pu constater que les élèves sont mieux répartis dans la cour et qu’ils sont plus apaisés.

De beaux exemples pour s’inspirer !

Rencotres biodiversite Douai 2025 2     Rencotres biodiversite Douai 2025 3

Rencotres biodiversite Douai 2025 4     Rencotres biodiversite Douai 2025 5     Rencotres biodiversite Douai 2025 6

Observatoire Liane 1

L’aménagement de la rive gauche de la Liane entre le pont de l’Entente Cordiale et la place Léon Blum à Boulogne-sur-Mer, propose la reconquête des berges pour les piétons et les cyclistes, avec suppression d’une voirie, la création d’un belvédère sur l’eau et la suppression d’un ouvrage d’art au profit d’espaces de loisirs.

De nombreuses aires avec bancs ou transats permettent aux usagers de se détendre et de profiter du site. Des plantations variées apportent de l’ombre et enrichissent la biodiversité des berges.

Projet à retrouver sur l’Observatoire des CAUE.

Observatoire Liane 2     Observatoire Liane 3

Observatoire Liane 4     Observatoire Liane 5

UFS 2025 1

Voie douce au cœur de l’écoquartier de Méricourt. Maître d’œuvre : Odile Guerrier

Et si notre santé dépendait aussi de la manière dont nous aménageons nos villes et nos territoires ?

C’est tout l’enjeu de l’Urbanisme Favorable à la Santé (UFS) abordé lors d’une formation organisée par le CVRH d’Arras : penser l’espace public, l’habitat, les mobilités ou les espaces verts non seulement pour le confort, mais aussi pour le bien-être global des habitants.

On estime que 80 % de notre état de santé dépend de notre environnement au sens large : conditions socio-économiques, environnement physique, comportements de vie, qualité du logement, accès aux soins, etc.

L’Urbanisme Favorable à la Santé encourage des choix d’aménagement et d’urbanisme qui minimisent l’exposition des populations à des facteurs de risque (ex : pollution de l’air, nuisances sonores, îlot de chaleur urbain, isolement social) et qui favorisent l’exposition à des facteurs de protection (ex : pratique de l’activité physique, l’accès aux soins ou aux espaces verts).

Dans cette démarche, les politiques d’aménagement jouent un rôle clé pour prévenir les maladies, réduire les inégalités de santé et améliorer la qualité de vie.

Le guide ISadOrA, outil financé et accompagné par la Direction Générale de la Santé (DGS), présente une démarche d’accompagnement à l’Intégration de la Santé dans les Opérations d’Aménagement urbain.

Le concept "One Health" : une seule santé, pour l’humain, l’animal et l’environnement rappelle que notre santé est indissociable de celle de notre environnement et du vivant qui nous entoure.

L’écoquartier de Méricourt, visité à l’occasion de la formation, constitue un exemple concret d’un projet conciliant qualité de vie, santé et durabilité. Cette immersion a illustré comment un urbanisme réfléchi peut transformer le quotidien : école alimentée par un maraîcher communal, mobilité douce, végétalisation, lien social renforcé…

UFS 2025 2     UFS 2025 2     UFS 2025 4

Restaurant communal, cuisine centrale et centre social, à Méricourt. Maître d’œuvre : Agence Houyez

Tous ces concepts et démarches ne sont pas nouveaux et des actions concrètes sont déjà menées. Ils posent ici un cadre et des méthodes pour intégrer au mieux ces éléments dans les projets, en matière, par exemple :

  • d’actions en faveur de la biodiversité et de la place du végétal,
  • de lutte contre la pollution de l’air et les perturbateurs endocriniens,
  • de promotion d’une alimentation locale et plus saine,
  • d’encouragement à la pratique sportive et aux mobilités actives, etc

Les communes et intercommunalités disposent elles aussi de nombreux leviers pour agir : la lutte contre l’habitat insalubre et les nuisances environnementales, l’entretien des bâtiments publics et des espaces verts, la restauration collective durable, la planification urbaine intégrant santé et climat, le développement des mobilités actives.

Chaque décision d’aménagement peut devenir un acte de prévention et de bien-être collectif.

Rénover les logements pour limiter la précarité énergétique, concevoir des quartiers apaisés, développer les pistes cyclables, créer des jardins partagés ou renaturer les centres-villes… autant d’exemples d’actions qui améliorent à la fois la santé, la cohésion sociale et la transition écologique.

Cette formation a rappelé une évidence : prendre soin des habitants, c’est aussi prendre soin des lieux où ils vivent.

L’urbanisme peut – et doit – être un levier de santé publique !