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Située au nord de l’Artois, la commune d’Estrée-Blanche a récemment aménagé un vaste espace public sur plus de 2 500m² en plein centre-bourg, afin de mettre en valeur la salle polyvalente et le terrain de football. Auparavant, les véhicules se garaient aléatoirement sur deux poches minérales, pour accéder aux différents équipements.

Dorénavant, la poche ouest est aménagée (phase 1) par un véritable espace public de qualité, composé de sentiers de promenade sur ponton, à travers des plantations de zone humide. Bancs, tables et accroches-vélos permettent aux usagers de profiter du cadre arboré et du terrain de football.

Le stationnement est intégré grâce à des revêtements de sol filtrants et de nombreuses plantations.

Avant Après

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Un vaste espace minéral servant de parking

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Chemin piéton, noue de rétention et stationnement filtrant

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Parking non aménagé

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Parking paysager et perméable

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Parvis de la salle bitumé avec quelques plantations

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Parvis piéton valorisant la salle

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Fond de parcelle en gravier

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Espace public avec mobilier urbain

 Le CAUE a accompagné la commune dans sa réflexion en 2018, lui apportant un conseil mettant en avant les grands enjeux du projet.

Par la suite, l’équipe de maîtres d’œuvre, composée des paysagistes-concepteurs de l’agence Arseme et du Bureau d’Etudes en gestion alternative des eaux pluviales Réselvia, a travaillé conjointement afin d’allier aménagement d’espaces publics, lieu de promenade et de détente, et infiltration des eaux pluviales.

C’est la question que se sont posés des enfants du conseil municipal des jeunes, des enseignants et employés de l’école et des élus de la commission environnement de la commune de Violaines lors d’un atelier de concertation animé par deux paysagistes du CAUE.

Atelier Violaines 1     Atelier Violaines 2

Comme de nombreuses cours d’école en France, la cour de récréation de l’école élémentaire de Violaines est bitumée, sans ombre et peu propice à la détente. "La cour est triste, trop grise, bruyante, chaude dès le printemps, sans ombre…".

C’est à partir de ce constat que toutes les parties prenantes, accompagnées du CAUE, ont travaillé collectivement, sur calque, pour imaginer une cour répondant aux différents usages. Espace de repos et de détente, grâce à l’installation de bancs et tables, espace de bien-être, grâce à des plantations apportant de l’ombre, support pédagogique, avec l’installation d’un tableau sous le préau, gestion des eaux pluviales, par la débitumisation et, bien sûr, espace ludique et de loisirs grâce à du marquage au sol coloré et le maintien de buts et de panneaux de basket.

Cet atelier a également été l’occasion de réfléchir aux accès (à pied, à vélo, en voiture) et au manque de signalétique notamment.

Le CAUE reviendra prochainement présenter la synthèse de cet atelier pour que la commune puisse ensuite faire murir le projet et réaliser des travaux pour le bien-être des usagers.

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La cour de l’école élémentaire actuellement

 

Pour en savoir plus:

Observatoire des cours Oasis

Les cours Oasis

Patrimoine communal, lieu de mémoire et de recueillement, les cimetières sont des lieux en mutation. En effet, le 0 phyto concerne les cimetières depuis juillet 2022 : les communes ne peuvent plus y utiliser de produits phytosanitaires. Pour entretenir ces vastes espaces, comprenant de nombreuses allées engravillonnées, une solution permet d’éviter de désherber : les plantations !

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Cimetière paysager de Longuenesse, © MOE : Gilles Noyon                          Engazonnement des allées du cimetière ancien de Lillers                            

Le végétal a de nombreux atouts : il met en valeur un lieu, apporte de la couleur évoluant au fil des saisons, enrichit la biodiversité, apporte de la fraîcheur et de l’ombre, crée une ambiance plus douce, plus propice au recueillement… et permet de limiter l’entretien. C’est pourquoi il est conseillé de planter des arbres, arbustes, plantes vivaces ou encore d’engazonner les allées des cimetières. Un espace minéral ne peut pas le rester sans intervention. Un espace planté occupe une zone, parfois difficile d’accès (inter-tombes…) et évite ainsi un entretien complexe.

Les communes peuvent donc tenter de planter davantage leurs cimetières, en se rapprochant de professionnels (paysagiste-concepteur…), pour valoriser ces lieux de mémoire tout en limitant la gestion. Une gestion différenciée permet de réduire le temps et le coût de l’entretien en l’adaptant selon les surfaces. Il ne faut pas oublier de communiquer pour expliquer ces changements de pratiques, pour que les habitants les comprennent et les acceptent.

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Extension du cimetière de Neufchâtel-Hardelot, © MOE : V2R                                 Panneau d’information dans un cimetière

Ce sujet a été développé par le CAUE lors d’une ½ journée d’émulation qui s’est tenue à Lillers, le 10 novembre, dans le cadre du label Villes et Villages Fleuris. Une soixantaine d’élus et de techniciens de communes du département étaient présents, afin de réfléchir à cette problématique et entendre les retours d’expériences d’autres communes.

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Présentation et retour d’expérience lors du temps d’émulation                      Visite du cimetière de Lillers

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Espace de rencontre et de convivialité © Agence Odile Guerrier et Associés

Vous souhaitez offrir un cadre de vie agréable aux habitants ? Pourquoi ne pas créer des lieux de convivialité au sein de la commune ?

Les collectivités se questionnent en effet de plus en plus sur la lisibilité de la centralité de leur commune et la valorisation de leur espace public.

C’est le cas d’Auchy-au-Bois.

À l’origine, la municipalité menait une réflexion sur la centralité de sa commune, avec la volonté d’aménager une placette à l’intersection de deux routes départementales et de créer des liaisons piétonnes. Puis, la municipalité a eu l’opportunité d’acquérir l’habitation au droit de ces routes départementales, ainsi qu’une ancienne ferme. Grâce à l’accompagnement du CAUE, de l’Agence d’Urbanisme de l’Artois et de la Communauté d’Agglomération de Béthune-Bruay, Artois Lys Romane, associés à cette réflexion, la municipalité s’est positionnée sur la création d’un nouvel espace public mutualisable en lieu et place de ces bâtiments, ouvrant ainsi l’espace public.

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Anciennes habitations et corps de ferme

La gestion du dénivelé était une contrainte importante pour l’aménagement de cette place. Deux paliers ont été créés. Une placette de pavés béton gris délimite un espace pour accueillir de petites manifestions telles qu’un marché. Le palier supérieur est davantage végétalisé (engazonnement, massifs…) pour devenir un lieu de rencontre et d’échange. Une nouvelle perspective vers l’église est ouverte depuis la place.

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Gestion du dénivelé & un nouvel espace public en centre-bourg © Agence Odile Guerrier et Associés

Le choix des végétaux, des matériaux et du mobilier permet une parfaire intégration à l’environnement rural de la commune et garantit une gestion durable du site.

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Placette, détail de revêtement de sol & détail de mobilier © Agence Odile Guerrier et Associés

Pour la réalisation de cet aménagement, la commune a bénéficié de l’Aide à la Voirie Communale et du plan de relance du Département du Pas-de-Calais.

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Avant & Après © Agence Odile Guerrier et Associés

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Avant & Après © Agence Odile Guerrier et Associés

Maîtrise d’ouvrage : Commune d’Auchy-au-Bois

Maîtrise d’œuvre : Agence Odile Guerrier et Associés

Végétaliser des espaces très minéralisés est devenu une nécessité, les derniers jours de canicule l’ont bien montré ! C’est un des moyens d’adapter les villes au changement climatique.

Des solutions existent, la végétalisation des murs et toitures, mais aussi la plantation de micro-forêts en zone urbaine. Le concept est simple, il s’agit de piéger le carbone atmosphérique avec des végétaux, afin de dépolluer en partie l’air.

Ces forêts proposent différents avantages : elles demandent peu d’entretien, seulement de l’arrosage et du débroussaillage les premières années, ensuite la nature s’occupe du reste. Cette solution peut être source d’approvisionnement en nourriture si l’on plante des fruitiers. En plus de favoriser la biodiversité dans des milieux anthropiques, les forêts urbaines assurent une fonction d’îlot de fraîcheur, d’espace perméable et d’amélioration du cadre de vie.

Cependant, cette solution présente des faiblesses. La densité de plantations rend le milieu inaccessible à l’homme. La superficie d’une forêt influe sur les espèces vivantes qu’elle renferme. Avec sa petite taille, la biodiversité présente est plus faible et vulnérable. Ces forêts sont construites dans des sols souvent appauvris et dégradés, pouvant nuire à leur espérance de vie. C’est micro-forêts ne sont pas adaptées à tous les sites.

Une méthode de plantation se développe, c’est la méthode "Miyawaki" consistant à planter un mélange d’arbres d’essences locales de façon dense et aléatoire, permettant de reconstituer des écosystèmes forestiers sur des surfaces réduites. Akira Miyawaki est un botaniste japonais né en 1928, expert en biologie végétale. Sa méthode consiste à planter 3 plants au m², soit 30 fois plus qu’une forêt classique. De plus, les essences utilisées sont diverses : on compte une vingtaine d’espèces contrairement aux forêts classiques où sont présentes seulement 3 espèces. Ces micro-forêts sont généralement plantées avec la participation des habitants, permettant de développer la pédagogie et le lien social autour des projets.

Les micro-forêts contribuent donc à la re-végétalisation des villes et au développement de la biodiversité. Face à la hausse des températures, il faut s’interroger sur le choix des essences les plus adaptées pour ce type d’aménagement. Les experts cherchent à identifier les types d’arbres les mieux adaptés au climat de demain, pour qu’ils s’ajoutent aux essences locales, voire les remplacent si nécessaire. En 2017, l’office National des Forêts (ONF) a créé le 1er "îlot d’avenir", microparcelle expérimentale de deux hectares maximum, dispersée à terme sur le territoire, rattaché au projet de recherche RENEssences (Réseau national d'évaluation de nouvelles essences).

Le site internet Climessences.fr, créé par l’ONF également, aide les forestiers à estimer les risques de dépérissement d’une espèce dans une zone donnée en fonction des prévisions climatiques, et liste 150 essences qui pourraient trouver leur place dans les forêts du futur.

Planter des arbres, de façon dense ou non, est primordial, mais pas de n’importe quelle façon.

 

Foret urbaine 1     Foret urbaine 4

Foret urbaine 2    Foret urbaine 3

Foret urbaine 5

Micro-forêts plantées à Hénin-Beaumont en 2020 et 2021

 

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Plantation de 3600 arbres selon la méthode Miyawaki à Violaines, en 2021