Salle polyvalente et traitement acoustique
Les nuisances sonores causées par les activités menées dans une salle polyvalente sont souvent sous estimées, et conduisent à de nombreux litiges de voisinage. Pourtant, des moyens simples et efficaces peuvent être appliqués, à condition qu’ils soient bien anticipés. Le CAUE 62 vous aide à les décrypter.
Le bruit produit dans une salle polyvalente constitue une gêne qui peut paraître insoluble et qui est parfois traitée en éloignant cette salle en périphérie du village, même s’il s’agit d’abord d’un service de proximité… S’isoler du centre-bourg, ne résout pas pour autant le problème sonore. Par ailleurs, cet éloignement peut décourager la vie associative locale et donner lieu à des actes d’incivilité.
Des solutions alternatives existent. Pour bien agir, 4 actions peuvent être engagées :
1. Faire un état des lieux (en se faisant accompagner)
En ayant recours à une équipe de maîtrise d’œuvre associée à un acousticien, le résultat sera différent que ce que l’on peut imaginer à priori. Des solutions peuvent émerger grâce à cette association de compétences. En outre, ces experts seront en mesure d’apporter des garanties.
Cet accompagnement débute systématiquement par une analyse fine du contexte acoustique existant, qui permet d’aller au-delà du simple objectif réglementaire. Cette ambition permet de désamorcer les conflits de voisinage, sources de contentieux trop nombreux.
2. Agir sur le bâtiment (en l’isolant phoniquement)
En fonction des besoins de la collectivité, des possibilités techniques et des solutions architecturales* émergeront et pourront être évaluées. En termes d’aménagement, cela aura pour effet de faciliter une réelle mixité urbaine, en étant maintenu en centre-bourg, ce qui engagera une vie communautaire dynamique (sans les désagréments acoustiques).
*Exemple de solution architecturale et acoustique : "la boîte dans la boîte"
En hyper centre de Lezennes, la salle polyvalente située dans l’ancienne école, souffrait d’une absence d’isolation acoustique. Contrainte par des conditions d’accès exigües, les architectes ont conservé tels quels les murs aveugles pour créer un tout nouvel espace depuis l’intérieur. Un nouveau volume (une "boîte dans la boîte") en ossature bois vient s’insérer dans l’enveloppe existante et permet d’absorber efficacement les vibrations sonores de ce lieu utilisé pour des animations.
© Laurent Baillet architecte
3. Agir sur l’environnement (en aménageant des "écrans" acoustiques aux abords)
Il n’est pas souhaitable que l’emplacement d’une salle polyvalente soit choisi uniquement en fonction d’une opportunité foncière. D'autres critères doivent être pris en compte pour évaluer le potentiel social, patrimonial, économique... Un lieu "trop proche" des riverains peut ainsi devenir pertinent simplement en installant un écran acoustique dans les abords immédiats (type "mur anti bruit" végétalisé) ou en aménageant à proximité un équipement technique "tampon" (atelier, garage…) faisant écran au bruit.
4. Sensibiliser les usagers (en installant un limiteur acoustique)
Le limiteur acoustique est un outil pratique et pédagogique. Il permet de mesurer le niveau sonore instantanément. Dès que le niveau maximum admissible est atteint, un dispositif lumineux indique à l’animateur qu’il doit baisser le volume sonore. Si le dépassement se prolonge, une coupure de l’alimentation électrique de la sono ou d’une prise de courant a lieu. Le temps de coupure écoulé, l’alimentation électrique est rétablie automatiquement ou non, au choix.
Pour poursuivre la réflexion, vous pouvez consulter le document mis en ligne par le Ministère des solidarités et de la santé : "Plan Local d’Urbanisme & bruit. La boîte à outils de l’aménageur". Cette boîte à outils vous accompagnera dans la rédaction du règlement d’urbanisme, pour en faire un instrument de réduction et de prévention des nuisances sonores.